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Les alternatives aux prêts bancaires : focus sur le financement participatif.

crowdfunding

10/06/2021

3 questions à Aurélie Ripoche, conseillère projets & co-gérante de la plateforme Vendée-Up

Vendée French Tech : Une campagne de financement participatif pour qui ? 

Aurélie Ripoche, Vendée-Up : Il n’y a pas vraiment de profil type. Toutes les entreprises qui démarrent un projet ou qui lancent un nouveau produit peuvent créer une campagne sur Vendée-Up. Ceci dit, on observe depuis quelques années un engouement marqué pour les projets écoresponsables ou hyper-innovants. J’ajouterai que la solidarité a explosée avec la COVID. Le financement participatif apparait désormais comme un modèle économique alternatif bien identifié des entrepreneurs et des contributeurs. Je pense notamment à un projet qui a atteint 3 paliers de financement sur la plateforme en un temps record. Il s’agit du concept de street-food italienne en centre-ville de La Roche-sur-Yon : « Hello Roma ». Outre le concept (le fait maison, circuit-court privilégié, pas de Pizza mais un plat-signature « la pinsa romana »), le public a surtout salué l’audace et l’énergie des entrepreneurs d’ouvrir un restaurant en pleine pandémie. 

VFT : Quand on parle de financement participatif on parle de quoi concrètement ?

A.R : Dons avec ou sans contrepartie, prêt, royalties… selon les projets et les besoins exprimés, plusieurs formes de financement sont possibles. La campagne de dons s’apparente davantage à de la « love money ». Elle mobilise en priorité l’entourage proche du porteur de projet (famille, amis…). Elle peut dépasser ce cercle en fonction du succès de la communication et de l’engouement pour le projet que sauront susciter les porteurs. En général, elle se lance en amont de la commercialisation du produit/service. Les financeurs deviennent ainsi les premiers clients puisqu’en contrepartie de leurs dons, ils obtiendront un avantage exclusif comme un pourcentage sur la prévente du produit, un cadeau…  Toutes plateformes de financement participatif confondues, le don moyen tourne autour de 50€ par personne et dépasse rarement au global les 20K€.  

Le prêt, lui, est un pur produit financier à l’image d’un livret A en banque par exemple. Sa rémunération en revanche est plus avantageuse, autour de 5%. Les sommes prêtées sont plus conséquentes, c’est certes plus avantageux qu’un produit financier bancaire lambda pour l’investisseur, mais plus risqué aussi. 

Quant aux royalties c’est un financement similaire au prêt, sauf que les remboursements sont basés sur l’évolution du chiffre d’affaires. C’est un modèle qui est adapté pour les start-up dont le potentiel de croissance se veut exponentiel d’une année sur l’autre. Pour faire simple, plus le CA augmente, plus les investisseurs sont remboursés.  En échange de leur soutien, les contributeurs ne deviennent pas des actionnaires, mais engrangent des intérêts qui fluctuent en fonction des ventes pendant cinq ans généralement. Enfin, j’insiste sur le fait que ni le prêt ni les royalties ne remplacent totalement les prêts bancaires. Je dirai qu’ils sont complémentaires et peuvent crédibiliser un projet si le succès de la campagne est au rendez-vous.  

VFT : Les clés du succès ? 

A.R : Le financement participatif n’est pas magique. Il ne suffit pas de mettre en ligne une campagne et attendre que la « sauce » prenne. Le succès va dépendre de l‘implication des porteurs de projet, de leur capacité à communiquer et à créer l’intérêt autour de leur aventure entrepreneuriale. Les projets porteurs de sens, dits à « impact positif » raisonnent aussi davantage. Ceux dont l’objet même, au-delà du profit, trouvent des solutions aux problèmes de la planète et de ses habitants. A cet égard, l’une des plus belles cagnottes de Vendée up revient à la start-up « E-NEO » qui a mobilisé en 3 ou 4 jours à peine plus de 100 000 euros. Leur activité : le retrofit, c’est-à-dire la conversion à l’électrique de véhicules à moteur thermique. Une innovation technologique et durable qui a permis d’aller jusqu’à l’assemblée nationale et de faire adopter un texte de loi pour légaliser le rétrofit en France.

*Vendée Up est un partenaire de l’écosystème Vendée French Tech