Focus sur Dominique Chabot : le Papy Startuper !
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03/09/2024
Il a connu plusieurs vies d’entrepreneur (Bi-media, Ocode…) et se lance aujourd’hui dans un ultime projet : ODAO (Ours Data are Ours, littéralement nos données nous appartiennent). Rencontre avec Dominique Chabot qui ambitionne de faire du geste citoyen une norme !
La French Tech Vendée : Papy startuper… n’est-ce pas un peu péjoratif ?
Dominique Chabot : Pas du tout ! Le terme « Papy » évoque à la fois l'expérience et la bienveillance, des qualités qui reflètent parfaitement mon approche. ODAO est mon dernier projet entrepreneurial et je souhaite qu'il soit exceptionnel. Mon objectif n’est pas seulement commercial mais de démontrer comment la technologie peut servir l’humanité.
FTV : Cela signifie quoi concrètement être maître de ses données ?
D.C : Je suis convaincu que les données personnelles sont inutiles dans la plupart des cas. Par ailleurs, j’ai envie de prouver que la confiance anonyme est possible. Nous avons même financé une thèse sur ce sujet. En gros, la confiance en quelqu’un repose sur la connaissance de cette personne. J’ai l’intuition qu’on doit pouvoir faire confiance à quelqu’un sans le connaitre nécessairement. C’est d’ailleurs ce que fait la block chain : on a confiance mais on ne sait pas qui est derrière ?
C’est quand j’ai trouvé un jeu de clés dans la rue que l’évidence m’a sauté aux yeux. Je n’avais aucun moyen de les rendre à son propriétaire. Or, si on arrive à contacter une personne qu’on ne connait pas, tout en gardant ses coordonnées secrètes pour lui restituer son objet perdu, alors on prouve que ma théorie tient la route avec le luxe - en prime - de donner une « claque » aux GAFA !
FTV : Où en êtes-vous actuellement ?
D.C : Nous avons déjà prouvé qu’il est possible de communiquer sans partager de données personnelles grâce à l’application ODAO. Mais notre ambition dépasse le simple cadre de l’application ; nous souhaitons lancer un véritable mouvement !
Avec ODAO, il suffit de coller un QR code à usage unique sur un objet (clé, ordinateur, doudou, etc.). La personne qui trouve l’objet scanne le code pour vous contacter via l’application, sans avoir à la télécharger. Vous ne saurez pas qui est la personne, mais vous serez informé que quelqu'un a scanné votre objet. À terme, nous prévoyons même une fonction d'appel direct via l’application sans révéler le numéro de téléphone. Les possibilités sont infinies : signaler une voiture mal garée ou publier une annonce à la boulangerie sans divulguer ses coordonnées. L'imagination est la seule limite !
FTV : En résumé, celui qui veut être appelé télécharge l’application gratuitement sans créer de compte et celui qui appelle n’a qu’à scanner le code pour entrer en contact sans même télécharger l’appli … correct ?
D.C : Oui c’est exactement ça !
FTV : Quelques chiffres pour vos débuts ?
D.C : Depuis notre lancement, nous avons distribué environ 4000 codes. Nous avons démarré avec des festivals comme le Hellfest l’année dernière et avons été soutenus par le Crédit Mutuel, qui a distribué nos codes lors de divers événements comme Poupet et les Francofolies. L’Office de Tourisme de Saint-Jean-de-Monts s’est également montré intéressé. Nous visons maintenant le secteur des transports en commun ! Qui n’a pas oublié son sac ou un parapluie dans le train !
En général, lorsque l’on trouve un sac, on va chercher le contrôleur pour le prévenir au risque de mettre le train à l’arrêt ! Avec notre solution, on reprend le pouvoir d’agir soi-même. La personne n’est pas encore rendue au bout du quai que vous pouvez déjà la rattraper afin de lui rendre son objet perdu. Il y a quelque chose de jouissif à résoudre un problème sans aide extérieure ! Je reste convaincu que le plaisir d’aider est puissant : faire une BA rend heureux, tout simplement !
Autre secteur idéal pour se développer les sites comme « Trip Advisor » & compagnie. Avec nos QR codes, impossible de falsifier un avis. Si l'on prend l’exemple d’un restaurant, il suffit de scanner son ticket de carte bleu pour déposer un avis. On ne sait pas qui vous êtes mais on est sûrs que vous avez bien mangé chez nous ! C’est un gage d’authenticité à faire valoir pour un professionnel.
FTV : La suite pour ODAO ?
D.C : Nous prévoyons de lancer d’ici quelques mois la fonction d’appel direct mentionnée plus haut. Nous envisageons aussi d’offrir la possibilité aux utilisateurs de télécharger leurs propres étiquettes pour réduire les coûts et de proposer des modèles thermocollants pour les vêtements d'enfants. Ainsi, un vêtement perdu au parc pourrait être restitué plus facilement. Nous sommes actuellement en phase d’accélération pour faire connaître ODAO et créer le réflexe d’utilisation. C’est un défi ambitieux, mais nous sommes prêts à le relever !