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Madeleine de Pro : Jérémy Girardot, co-fondateur d’Atletec

Jérémy Girardot

09/06/2022

Et si l’on découvrait une entreprise de la communauté sous un angle nouveau ? Mettons de côté les « metrics » pour se concentrer davantage sur l’humain et la raison d’être. Cette rubrique, on l’a baptisée « Madeleine de pro » en référence à la célèbre madeleine de Proust ! Pour l’écrivain, c’est une simple madeleine qui lui fait réactiver un souvenir fort en mémoire. De la même manière, on a supposé que chaque entrepreneur avait le souvenir d’un moment clé de son parcours. Une sorte de musique interne qui le ramène toujours, malgré les obstacles, à son identité entrepreneuriale. Cette semaine c’est Jérémy Girardot qui se prête à l’exercice avec beaucoup de générosité. 

Bonjour Jérémy, tu as co-fondé Atletec en 2020, une startup spécialiste de l’Esport … Vu de notre prisme, ton fil rouge semble être plutôt sportif, c’est quoi ton parcours ?  

Jérémy Girardot : J’ai choisi un secteur d’activité créatif en plein développement qui fait écho à mon chemin de vie plutôt atypique. J’ai démarré ma vie professionnelle à 18 ans avec un BEP compta en poche. Etant très proche de ma famille, j’ai souhaité rejoindre la vie active le plus tôt possible afin de la soutenir. Mon père traversait une période de chômage et ma mère était femme au foyer. A l’époque, je pratiquais l’athlétisme à un haut niveau en Ile-de-France d’où je suis originaire. Je tombe un jour sur un tournoi de jeux vidéo dans un magasin Micromania. Hasard ou destin, il s’agissait d’athlétisme… je décide alors de participer. Pendant tout l’été il fallait se rendre régulièrement en boutique pour réaliser des performances qui donnaient lieu à un grand championnat de France. Je me suis pris au jeu et j’ai fini 2eme d’Ile-de-France. A force de côtoyer les équipes, nous avons créé des liens et la direction m’a offert mon premier job dans la vente. Un CDD, puis un CDI jusqu’au poste de responsable adjoint de boutique de jeux vidéo. J’atterris finalement en Vendée, où j’obtiens un poste à la Fnac de la Roche-sur-Yon. Moi qui était plutôt introverti, la vente a constitué 6 à 7 ans de ma vie professionnelle ! Parallèlement à ce 1er métier, j’ai découvert le jeu sur internet. Si on retourne 18 ans en arrière, le jeu en ligne était assez peu développé. Des clients m’ont invité à jouer en ligne avec eux. C’est à partir de ce moment que je me suis « piqué » véritablement à l’Esport. L’idée d’affronter des joueurs du monde entier a fait ressortir mon âme de compétiteur. Je pouvais retranscrire mon parcours sportif à travers le jeu vidéo et c’est aussi comme cela que j’appréhende aujourd’hui l’entreprenariat. A bien y réfléchir, c’est là que réside ma madeleine de pro.  

Comment en es-tu venu à la création d’Atletec ?

J.G : J’étais déjà très impliqué bénévolement dans l’Esport. S’il y a une caractéristique chez moi qui m’a suivie jusqu’à maintenant, c’est mon côté autodidacte et ma capacité à forcer ma propre chance. Tout ce que je ne sais pas faire, j’en fait un objectif, j’apprends et j’obtiens un nouvel acquis. Une philosophie qui m’a mené à développer une activité freelance de community manager après un licenciement économique il y a 7 ans. J'ai été contacté par une société de gestion d’image de joueurs de jeux vidéo. Ils cherchaient quelqu’un pour prendre en charge l’image d’un quadruple champion du monde de jeux vidéo. J’ai saisis l’opportunité. C’est à partir de là que j’ai fait de ma passion un métier. Les contrats se sont enchainés, j’ai été CM pour XBOX France, j’ai aussi été l’un des intervenants pour l’équipe de France de Football, la vraie ! J’ai eu le plaisir de répondre aux fans sur les réseaux sociaux de la Fédération Française de Football, le soir de la victoire des Bleus en en 2018. J’aime l’idée qu’à ce moment-là, c’est un mec basé au Fenouiller, en Vendée, qui répondait aux supporter ! J’ai eu envie ensuite de m’investir davantage sur des projets Esport. J’ai participé à celui du FC Nantes avec succès. D’autre clubs m’ont sollicité et j’ai fait le choix de rejoindre l’AS MONACO pendant 2 ans et demi. On a soulevé plein de trophées, des titres de champions du monde. Pour prolonger mon contrat, le club m’a demandé de m’installer en région pour travailler dans leurs bureaux. Je suis marié et papa de 2 enfants. Etre freelance dans une des régions la plus chère de France couplé à l’insécurité du statut était quelque chose que je n’avais pas envie de tenter. J’ai refusé la proposition et la collaboration s’est arrêtée net. J’ai trouvé ça dommage en me disant que si j’avais une société, j’aimerai avoir les meilleures personnes à ma disposition, peu importe leur géolocalisation. Puis, la période de confinement est arrivée. Comme beaucoup ça a été l’occasion de me poser des questions sur moi-même, mes envies. J’étais à la recherche de nouveaux projets Esport mais je ne me retrouvais plus dans les valeurs. Il faut savoir que c’est un milieu qui génère de plus en plus d’argent, d’audience et on oublie parfois l’humain. J’avais envie d’un projet qui me ressemble alors je l’ai créé. Atletec est né en octobre 2020. J’aime le travail d’équipe, aussi, j’ai cherché à m’entourer de personnes complémentaires dans le même état d’esprit que le mien. Plusieurs contacts dans mon réseau pouvaient coller dont un footballeur professionnel, Umut Bozok, que je connaissais depuis 6 ans. Umut est sous contrat au FC LORIENT, c’est aussi un grand passionné de jeux vidéo. Un homme engagé qui n’hésite pas à transmettre et à donner de lui-même. Je milite pour un Esport sportif. Je souhaite par-dessous transposer l’expérience du sport du haut niveau à l’Esport. Mon futur associé à mis 30 secondes pour relever le challenge à mes côtés ! 2 ans après le lancement d’Atletec, nous avons constitué une équipe de freelances et de bénévoles, une trentaine de personnes en tout, autour de 3 pôles d’activité : Compétition, Entertainment, avec l’animation d’une webtv et consulting.  Des communes, des clubs ou des marques nous sollicitent pour monter des projets. 

Un dernier mot sur le modèle de cette jeune activité ? 

J.G : Disons que les contours du business model de l’Esport se dessinent tous les jours. C’est un milieu très créatif, en pleine croissance. En France, il y a entre 300 à 400 projets comme le nôtre, chaque modèle économique étant unique. Les objectifs aussi sont différents, certains cherchent le business, d’autres l’image… nous sommes tous à la recherche du bon modèle, celui qui creusera l’écart et désignera un leader. On y travaille au quotidien !  

Merci Jéremy pour ce partage !