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La Atypiques, Episode 1 : Betty Vergnaud, cofondatrice de Queeny

atypiques

26/11/2021

Il n’y a pas de startup idéale. Comme il n’y a pas d’entrepreneur idéal. Oui et non. 

Même si l’image du créatif inspirant à la Jobs incarne le graal de la startup, force est de constater que les porteurs de projets partagent un profil assez similaire :  un homme, jeune trentenaire, sortant d’école de commerce et/ou d’école d’ingénieur…Pas d’accord ? On a fait le test sur 3 licornes françaises …  

  • Content square, crée sur les bancs de l’Essec en 2012. Son fondateur avait 25 ans. 
  • Meero, crée en 2012. Son fondateur avait 28 ans à l’époque et sortait de l’Emlyon Business School. 
  • Doctolib crée en 2013, par un jeune homme de 26 ans diplômé d’HEC…

Chez Vendée French Tech on s’est alors posé la question : quelle place pour les autres ? Les femmes, les autodidactes, ceux qui ont déjà eu une vie professionnelle avant la startup. Qui habitent en régions ? 

Pour ce premier portrait des « Atypiques », rencontre avec une femme inspirée, Betty Vergnaud, la cofondatrice de Queeny, le vélo connecté qui incite à se remettre au sport. 

betty vergnaud« Je viens d’une famille d’artisans boulangers et j’ai une Licence en langues étrangères appliquées. Autant dire que je pars de loin s’agissant du stéréoptype décrit plus haut. Ceci dit, entreprendre est inscrit dans ma génétique familiale. Mon grand-père possédait plusieurs boulangeries en Vendée et mon père a appris le métier avec lui comme cela se faisait beaucoup à l’époque. Le problème, c’est qu’il est asthmatique. Une pathologie difficilement conciliable dans un fournil des années 60/70.  J’aime penser qu’il n’y a pas de hasard dans la vie. Il se trouve que mon grand-père fournissait en pains l’hôpital de la Roche-sur-Yon. Un jour, la direction lui demande s’il peut installer une machine qui distribuerait des gâteaux et des sandwichs pour les visiteurs, le personnel...  Banco ! Mon père développe une nouvelle activité autour du métier historique. Il lance son laboratoire de production dans le garage (un point commun avec le mythe fondateur de la startup), fait son pain et ses viennoiseries puis remplit ses distributeurs. Une activité artisanale qui s’est affinée au fil du temps en véritable expertise de la distribution automatique. On produisait, désormais on distribue aussi !  

Un métier qui s’est digitalisé au fil du temps. Aujourd’hui les machines sont connectées, on peut tout faire en ligne, déclencher une vente à distance… Mon père a su faire évoluer son métier par l’écoute et la compréhension des nouveaux besoins de ses clients. 

C’est exactement ce que j’ai fait perdurer en créant Queeny. Je porte cette idée depuis une dizaine d’années. J’ai rejoint l’entreprise familiale en 2010. C’est en remplissant les distributeurs dans les lycées que j’ai remarqué le comportement étrange des étudiants. Ils attendaient la préparation de leur café, les yeux rivés sur leur téléphone sans échanger un mot avec leur voisin. Bien qu’interpellée, je ne savais pas quoi faire pour autant. Au moment où je remonte dans mon camion, j’entends à la radio l’interview d’un médecin diabétologue prédisant que la 7ème cause de mort en 2020 sera imputée à la mauvaise alimentation et au manque de pratique sportive… ça me désole ! 

J’en parle à mon frère Marc, mais l’idée reste une idée jusqu’en 2012 où il débarque dans mon bureau avec le concept : on va faire une app connectée ! Queeny était née !

Il s’agit tout simplement d’inciter les collaborateurs d’une entreprise à faire du sport sur leur temps de pause via un système de défi/récompense ? Comment ? En pédalant sur un vélo connecté mis à leur disposition en libre-service autour des distributeurs automatiques. 

Nous avions l’expertise métier, les clients, un réseau mais nous ne connaissions rien à la technologie ni aux rouages du financement de l’innovation. Certainement que si j’étais davantage « moulée » dans le stéréotype du « startuper », je serais allée plus vite. On a perdu pas mal de temps et d’argent parce qu’on n’était pas « drivé », qu’on n’avait pas les codes du développement mobile (sans faire de jeu de mots ☺ ). Notre idée était mal comprise, trop innovante pour les banques… J’ai eu des milliers d’occasions de laisser tomber, mais je reste convaincue que ce projet est bon pour l’humanité ! 

Je suis une femme, quarantenaire, passée par la fac, vivant en Vendée… Je suis aussi la créatrice de Queeny, une startup spécialisée dans la Qualité de Vie au travail et c’est la somme de toutes mes expériences, portée par une mission d’utilité publique, qui m’a conduite à me lancer dans l’aventure. La preuve qu’on peut être différent et réussir !