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Entre résilience et montée en compétence : les entreprises innovantes face au défi du financement en 2024

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21/11/2024

Dans un contexte économique tendu où confiance et visibilité vacillent, le financement de l'innovation s'apparente à un véritable parcours du combattant pour les entreprises. Le vent de la crise souffle fort et seuls les projets les plus solides parviendront à franchir le cap. Pourtant, des opportunités existent pour les dirigeants qui osent se réinventer. À cet égard, la Vendée peut s'appuyer sur son esprit d'initiative et son sens de la proximité, des atouts majeurs pour contrer cette réalité complexe.

Une sélection naturelle des projets innovants

Pierre Fulbert, chargé d’affaires innovation chez BPI France, ne mâche pas ses mots : « Lever des fonds en 2024 est devenu bien plus compliqué. » Selon lui, seuls les projets les plus résilients, portés par des leaders convaincants et compétents, sauront franchir l’étape du financement. « Les dirigeants doivent monter en compétence, muscler leur haut de bilan et prouver la valeur ajoutée de leurs produits », ajoute-t-il. En Vendée, bien que les aides à l'innovation pour les entreprises de moins de trois ans aient perduré en 2024, les financements sollicités pour des projets incluant pourtant d'importants fonds propres ont été réduits de moitié. Alors que huit à neuf projets étaient soutenus les années précédentes, seuls quatre à cinq le sont cette année. Cette réalité impose aux entrepreneurs de redoubler de rigueur et de professionnalisme. « Le financement privilégie désormais les projets tangibles, comme les solutions matérielles, plutôt que les initiatives purement numériques », note Pierre Fulbert. Dans ce contexte sélectif, les projets dits « hard » – porteurs de solutions concrètes – arrivent à tirer leur épingle du jeu, tandis que le secteur numérique peine à capter l'attention des investisseurs. Si cette tendance semble sévère, elle peut aussi être vue comme un retour aux fondamentaux : dans une époque incertaine, les investisseurs recherchent avant tout la sécurité.

Un retour aux fondamentaux : être rigoureux à tout prix

Ludovic de Carcouët, fondateur de Digitemis et président du Board de la French Tech Vendée, apporte une dimension complémentaire à ce diagnostic. 

Pour lui, la crise permet un « retour à la base ». « Aujourd’hui, il ne suffit plus de miser sur une équipe ou une innovation brillante. Il faut une combinaison gagnante : une équipe solide, un projet différentiant et une vision claire », explique-t-il. Selon lui, cette phase de rigueur est indispensable, car la gestion des ressources doit désormais être stricte. « On ne peut plus se permettre de dépenser sans compter. Le ROI doit être tangible et même pour l’innovation, il faut prouver qu’il y a un réel bénéfice. »

Dans le même temps, Ludovic de Carcouët pointe les autres difficultés qui pèsent sur les chefs d’entreprise. « Le poids des charges, les lourdeurs administratives et des clients qui serrent les budgets créent un climat anxiogène. » Cette situation pousse à la réflexion. Pour s’adapter, les entreprises doivent s’ouvrir aux nouvelles technologies car elles offrent des gains de productivité décisifs. C’est là que les réseaux de proximité jouent un rôle clé. « Partager des retours d’expérience avec d’autres entrepreneurs permet d’élargir les perspectives et d’apprendre de ceux qui réussissent malgré tout », souligne-t-il.

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Ludovic de Carcouët, Fondateur de DIGITEMIS 

« L’innovation soutenable » : un secteur qui résiste

Malgré cette pression, certains secteurs continuent d’attirer les financements, notamment ceux liés à la transition énergétique et à l’innovation durable. 

Emmanuel Parlier, fondateur de Flex Sense et expert en aquaculture, témoigne : « Dans des domaines comme les énergies bleues ou la production aquacole, on observe une dynamique d’investissement solide. » Il voit dans l'innovation une véritable chance de se réinventer tout en intégrant des préoccupations environnementales. « L’innovation soutenable peut être rentable et la transition écologique attire des investisseurs, y compris à l’international ».

Dans un monde où l’urgence climatique devient un moteur de changement, ces projets à impact sont un terreau fertile pour l’innovation. Emmanuel Parlier conclut : « Il s'agit de trouver un sens à l’activité, de garantir la pérennité du modèle économique en préservant l’environnement. »

Emmanuel Parlier

Emmanuel Parlier, entrepreneur & membre du board de la French Tech Vendée

Le rôle crucial de la proximité et de la résilience territoriale

Pour Ludovic de Carcouët, la résilience du Territoire vendéen constitue un véritable atout : 

« En Vendée, on bénéficie d’un réseau d’entrepreneurs solidaires et d’un ancrage géographique fort. Dans la recherche de financement, le critère local peut être décisif. » Le président du Board de la French Tech Vendée souligne que la proximité entre les acteurs économiques permet de lever des fonds plus facilement. « Les groupes familiaux industriels de la région s’intéressent aux projets innovants et sont prêts à aider, à condition que la startup apporte de la valeur à l’environnement industriel et au tissus économique local ». 

Cet ancrage territorial donne aux entreprises vendéennes une longueur d’avance. Ludovic de Carcouët insiste : « Les entrepreneurs vendéens veulent rester ici, investir sur leur territoire et maintenir les centres de décision en Vendée. » Un point crucial dans un contexte où la localisation devient un critère stratégique pour les investisseurs.