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Madeleine de Pro : Aurélie Beaupel, dirigeante de Aurelie Beaupel Conseil.

Aurélie Beaupel

13/11/2023

Et si l’on découvrait une entreprise de la communauté sous un angle nouveau ? Mettons de côté les « metrics » pour se concentrer davantage sur l’humain et la raison d’être. Cette rubrique, on l’a baptisée « Madeleine de pro » en référence à la célèbre madeleine de Proust ! Pour l’écrivain, c’est une simple madeleine qui lui fait réactiver un souvenir fort en mémoire. De la même manière, on a supposé que chaque entrepreneur avait le souvenir d’un moment clé de son parcours.

Cette semaine, c'est Aurélie Beaupel qui nous parle de son aventure entrepreneuriale et partage - le temps de l'échange - ses (nombreux) combats. Rencontre avec un esprit libre qui a fait le choix de ne pas faire de choix !  

La French Tech Vendée : Bonjour Aurélie. Aujourd’hui, tu es conseil en transformations numériques à ton compte mais ça fait plus de 20 ans que tu évolue dans le milieu de la Tech ? Comment es-tu tombée dedans ? 

Aurélie Beaupel : Plus jeune, j’ai fait des études d’histoire après avoir raté ma prépa vétérinaire. On est donc assez loin du numérique. En revanche, j’ai toujours eu une âme curieuse de « bidouilleur » et je viens de l’univers des fablabs, à la fois tech et manuel. J’aime essayer les choses pour les comprendre. Je dois beaucoup à l’auto-formation, on peut dire que je suis une autodidacte du web, voire une cro-magnon du webmarketing ☺ 

Après plusieurs périodes de petits boulots dans le commerce, j’ai atterri dans l’e-commerce en 2000. A l’époque, on parlait de cybermarché pour qualifier les sites de e-commerce de la grande distribution. En tant que maman d’enfants en bas âge, j’avais trouvé la proposition de valeur hyper intéressante. Autant j’adore faire le marché, autant je déteste aller au supermarché ! C’est aussi l’époque où l’on pensait le contenu après avoir conçu le site web avec tous les couacs que cela pouvait engendrer sur l’utilisation. Quand on m’a proposé un poste de webmaster éditorial,  je ne me sentais pas légitime mais en même temps, tout était à inventer alors j’ai foncé ! J’avais des facilités pour la communication et l’esprit pratique… Ces gens ont su identifier en moi un point de performance que je ne voyais pas moi-même. ça a été le début de ma vie professionnelle dans le numérique. 

J’ai géré et organisé le contenu du site, appris aux côtés des développeurs, des webmarketeurs et satisfait ainsi ma curiosité naturelle dans une joyeuse effervescence ! 

Comment es-tu arrivée en Vendée ? 

J’avais un projet de famille : me rapprocher de la mer. On s’est retrouvés presque par hasard en Vendée. Je me suis donnée une année sabbatique, le temps de valider mon appétence pour la vie à la campagne. J’ai adoré ! J’ai eu la chance aussi de disposer d’une bonne connexion Internet. La Vendée s’était déjà donné les moyens de raccorder un maximum de ses administrés. C’est ce qui m’a décidé à me lancer en tant qu’indépendante. Je voulais pouvoir gérer mes enfants tout en satisfaisant mon épanouissement intellectuel ! Depuis, je n’ai cessé de construire et d’enrichir mon offre de service en m’appropriant et en mettant à ma mesure les besoins que le terrain me soulevait : communication digitale, gestion des Réseaux Sociaux, formation puis conseil en transformation numérique, cybersécurité, etc.

A côté de ça, tu multiplies les engagements bénévoles autour de 2 constantes : les femmes et l’entrepreneuriat. Présidente de l’association Femmes Digitales de l’Ouest, co-présidente d’Initiative Pays-de-la-Loire, Vice-présidente d’Initiative Vendée Bocage, tu sièges aussi au Conseil d’administration d’Initiative France, en charge de la transformation numérique. Qu’est-ce qui te pousse à agir ? 

D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours été sensible aux inégalités sans pour autant savoir quoi faire de cet énervement. J’ai découvert assez tôt le modèle de société proposé par les pays nordiques. Là-bas, il est d’usage de déposer ton bébé dans la crèche au pied de l’immeuble où tu travailles. Un gage d’épanouissement et de performance pour les femmes actives. 

Quand j’ai créé mon entreprise, j’ai ressenti le besoin de m’investir dans des choses qui me dépassent. C’était ma façon de ne pas craquer et de continuer à mener de front les enfants et le boulot … ça peut sembler paradoxal, mais mon engagement bénévole me permet de prendre du recul. Ça reste des sujets liés à l’économie  mais c’est moins « ma » pression directement liée à mon activité. 

Cela m’a permis de trouver un équilibre et de me sentir utile à la société. Ce n’est pas du loisir, qui reste aussi un indispensable au bien-être, mais disons que c’est une sorte d’entre deux qui fait le lien entre la vie pro/vie perso et empêche l’enfermement dans une seule case. 

Comme il faut bien choisir un combat, mes sujets de prédilections sont la mixité homme/femme et l’entrepreneuriat MAIS je combats toutes formes d’inégalité. Je crois au fait qu’on puisse faire société tous ensemble. Ce n’est surtout pas « sans » ou « contre » les hommes que les femmes pourront se positionner afin de sortir définitivement des biais sociétaux.  

C’est le message que je souhaite porter également au sein de la French Tech Vendée que j’ai rejoint de nouveau cette année en tant que membre du bureau. Quand j’ai commencé il y a plus de 20 ans, il y avait autant de développeuses que de développeurs puis j’ai vu les écarts se creuser au fur et à mesure des années. A l’inverse, je me réjouis de voir de plus en plus de projets tech portées par des femmes sur le territoire.  Je compte bien organiser une ou deux actions en leur faveur, le temps de mon mandat. Si d’ailleurs il y a des bonnes volontés et des idées, je suis à l’écoute ! 

Merci Aurélie.