Ludovic de Carcouët, nouveau président de la French Tech Vendée.

Boris Cadu (Innlog ) cède sa place à Ludovic de Carcouët  (Digitemis). Une transmission dans la continuité puisque le dirigeant de Digitemis était déjà membre du board depuis deux ans.  Ce dernier a été élu à la suite de la re-labellisation du département pour les 3 ans à venir. Rencontre avec un homme discret au parcours flamboyant, pondéré mais passionné, suffisamment intellectuel pour faire des références grecques ou latines… tout en étant profondément ancré au territoire rural duquel il est issu : la Merlatière. 

Avant d’aller plus loin… un mot sur Digitemis, l’entreprise que tu as fondé en 2014 déjà ! 

Oui, nous allons effectivement fêter nos 10 ans l’année prochaine ! J’ai commencé tout seul dans les dépendances de l’ancienne maison familiale et aujourd’hui j’ai la chance de pouvoir compter sur le soutien opérationnel d’une équipe de 60 collaborateurs ! Depuis, on a séparé l’entreprise en deux entités - Digitemis - pour la partie expertise cybersécurité et Make it Safe qui est notre solution logicielle. Nous sommes présents en Vendée, à Nantes, Angers et Paris avec une croissance à 2 chiffres depuis 2021. 

Impressionnant ! Et tu trouves le temps de prendre la présidence du board de la French Tech Vendée ? 

(Sourire). Plus qu’un président, je suis surtout un membre parmi les autres, engagé pour représenter le dynamise du territoire. On a la chance en Vendée d’avoir un délégué général permanent très actif, Mikael Vincent, sur lequel je compte bien m’appuyer. J’ai hâte également de commencer la collaboration avec le board fraichement renouvelé. Je ne peux pas encore révéler de noms mais j’ai à mes côtés des hommes et des femmes motivés pour « porter » haut l’étendard de la French Tech Vendée.  

Personnellement, j’ai beaucoup reçu du territoire depuis mes années d’études, jusqu’à la création de Digitemis. C’est l’occasion pour moi d’établir une réciprocité. Je trouve du sens dans le fait de rendre à mon tour. Il faut savoir que j’ai commencé ma carrière en Inde et en Asie du sud-est pendant 5 ans puis en Chine, à Pékin, 2 ans supplémentaires. Je suis revenu à la Merlatière pour créer Digitemis parce que - malgré tout - il y a ici un terreau propice à l’émulation entrepreneuriale. Une forme de solidarité entres pairs que l’on ne retrouve pas aussi puissamment ailleurs. Cela contribue au fait que des gens comme moi peuvent revenir pour lancer des projets et crée de l’emploi localement. Aujourd’hui, beaucoup de personnes travaillent à distance ou choisissent d’implanter leur entreprise en région. C’est un phénomène nouveau favorisé par l’essor du télétravail, l’accès aux transports, à la fibre, … une opportunité formidable sur laquelle on se doit de réfléchir avec la French Tech pour capter de nouveaux talents.  

Ta feuille de route pour les 3 ans à venir ?  

Je ne suis que le porte-parole d’un groupe de travail mais globalement j’aimerais que la Vendée anticipe les enjeux technologiques de 2040/2050 et que le développement industriel extraordinaire qu’elle a pu connaître sur les 50 dernières années trouve une suite sur les 30 prochaines. 

La question à laquelle on doit répondre est la suivante : comment un territoire rural industriel avec des secteurs d’activités de pointe peut anticiper les changements qui arrivent dans le monde (notamment les changements liés au numérique) pour ne pas rater le virage et au contraire, en tirer des bénéfices. C’est une priorité absolue pour l’attractivité du territoire. Et je ne cantonne pas la transition numérique aux seuls industriels… le tourisme, le secteur agricole, le service public, la formation… sont concernés également. J’aimerai aussi travailler davantage en collaboration avec notre capitale French Tech : Nantes. Le territoire a tout intérêt à bénéficier de sa proximité et de son dynamisme. 

Il y a une tradition dans les portraits French Tech Vendée. On aime bien trouver le fil rouge, un truc spécial à chacun de nos membres. C’est quoi le tiens ? 

D’abord, je pense que je suis quelqu’un d’enthousiaste…le "souffle des dieux" en Grec, synonyme de capacité à se relever, à ne pas regarder derrière, à aller de l’avant. Je suis aussi passionné et sans doute un peu inconscient. C’est la qualité numéro 1 pour débuter une entreprise il me semble. Par ailleurs, chez Digitemis on a deux valeurs fortes auxquelles j’attache beaucoup d’importance : l’excellence et l’humilité. L’humilité fait référence à l’humus, la terre et en Vendée on sait de quoi l'on parle ! Ce mixe de deux valeurs a beaucoup de sens pour moi. Je suis convaincu que cela peut en avoir aussi pour la French Tech et je suis prêt à les partager avec le Board !