Madeleine de Pro : Axel Traineau, cofondateur de Tinty

Axel Traineau, à gauche et son associé François Quéré à droite. 

Et si l'on découvrait une entreprise de la communauté sous un angle nouveau ? Mettons de côté les « metrics » pour se concentrer davantage sur l’humain et la raison d’être. Cette rubrique, on l’a baptisée « Madeleine de pro » en référence à la célèbre madeleine de Proust ! Pour l’écrivain, c’est une simple madeleine qui lui fait réactiver un souvenir fort en mémoire. De la même manière, on a supposé que chaque entrepreneur avait le souvenir d’un moment clé de son parcours. Une sorte de musique intérieure qui le ramène toujours, malgré les obstacles, à son identité entrepreneuriale. Cette semaine, c’est Axel Traineau le cofondateur de Tinty qui nous partage son histoire 

La French Tech Vendée : Bonjour Axel, tu as lancé Tinty, une marketplace de vente et de relooking de meubles d’occasion en 2021 mais ce n’est pas ton premier essai entrepreneurial… est-ce à dire que tu as le gène de la création dans le sang ? 

Axel Traineau : Oui c’est tout à fait ça, je suis moi-même issu d’une famille d’entrepreneurs. Mes deux parents dirigent depuis une trentaine d’année une entreprise qui fabrique des étiquettes adhésives. Je pense sincèrement avoir reçu la passion des projets et de la création en héritage. Pour autant - au lycée - je voulais faire médecine.  J’ai finalement été orienté vers une école de commerce qui correspondait davantage à mon profil. Pendant mes études, j’ai toujours gardé en ligne de mire la création plutôt que de viser un poste ou une fonction dans un domaine particulier. J’emmagasinais un maximum de connaissances en finance, achat, juridique… bref, tout ce qui pouvait alimenter ma boite à outils pour plus tard. J’ai mis un pied dans le salariat avec des stages et un premier job à l’international que j’ai rapidement abandonné pour rentrer en France. J’avais 28 ans et c’est là que j’ai ouvert un bar à Paris avec mon frère, dans le 19^ème arrondissement. C’était passionnant et mon appétit pour la gestion d’entreprise s’est renforcé. On m'a proposé la reprise d'une activité mais j’ai davantage l’âme d’un créateur. J’avais envie de partir sur un autre projet, porteur de sens. Le confinement n’a fait qu’accélérer ma réflexion. Pendant cette période « hors temps », j’avais pris l’habitude de restaurer des meubles, pour m’occuper. J’ai commencé à m’intéresser sérieusement au marché de la seconde main et aux marketplace. Le concept TInty s’est constitué petit à petit de cette manière. Dès le départ, j’ai intégré la notion d’impact dans mon modèle. Il était essentiel pour moi de monter un projet intègrant à la fois une efficience économique et une dimension sociale et écologique. 

FTV : On est loin de la médecine ? 

A. T : Effectivement, mais ma compagne est médecin ! Et puis chez Tinty, on répare les meubles en leur donnant une seconde vie, l’insertion est également au cœur du projet. On a la volonté d’accompagner des personnes éloignées de l’emploi et de les embarquer avec nous dans l’aventure.  Il y a un côté « soin » finalement qui me plait bien dans l'affaire ! 

FTV : Un mot de la fin ? 

A.T : Plus le projet avance et plus on va vers des mécanismes entrepreneuriaux complexes. Cette perspective me nourrit véritablement. Apprendre, grandir dans mon métier d’entrepreneur me fait me sentir à ma place. J’ai un mantra qui me suit depuis longtemps : « il n’y a pas de problèmes, seulement des solutions ! ». Je l’applique au quotidien. 

Au-delà du projet j’ai aussi l’impression d’apporter modestement une pierre à l’édifice de l’insertion et ça me rend heureux. On parlait de gène de l’entrepreneur au début de l’entretien. Ça me fait penser que mes parents ont été un modèle à un double niveau : ils portent chacun un engagement associatif qui a du m’inspirer. Mon père est président d’un chantier d’insertion à Challans tandis que ma mère est impliquée dans une association liée au logement social. Je ne pouvais pas être autre chose qu’un entrepreneur social ! En revanche, je souhaite faire les choses un peu différemment, plus en phase avec mon époque. J’ai conscience qu’on peut vite oublier sa vie de famille dans un projet de création. J’aimerai installer une philosophie d’équilibre vie pro/vie perso chez Tinty, d’autant plus que je suis papa d’un petit garçon depuis le 27 novembre ! 

FTV : Félicitations et merci pour l’échange Axel !