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Madeleine de pro : Blandine Barré, fondatrice des Réparables.

Blandine Barré

17/01/2023

Et si l’on découvrait une entreprise de la communauté sous un angle nouveau ? Mettons de côté les « metrics » pour se concentrer davantage sur l’humain et la raison d’être. Cette rubrique, on l’a baptisée « Madeleine de pro » en référence à la célèbre madeleine de Proust ! Pour l’écrivain, c’est une simple madeleine qui lui fait réactiver un souvenir fort en mémoire. De la même manière, on a supposé que chaque entrepreneur avait le souvenir d’un moment clé de son parcours. Une sorte de musique interne qui le ramène toujours, malgré les obstacles, à son identité entrepreneuriale. 1ère madeleine de l’année avec Blandine Barré, la fondatrice passionnée des Réparables, un atelier de couture pour la réparation de vêtements qui défend l’idée d’une industrie de la mode plus résiliente et durable. 

VFT : Comment es-tu venue à mener un projet d’entreprise autour de la réparation textile ? 

Blandine Barré : Je ne suis pas issue d’une famille d’entrepreneurs, ni même entourée de personnes travaillant dans le domaine de la couture dans mon cercle proche. En revanche, je rêvais d’avoir mon atelier de couture depuis l’enfance. Je me souviens particulièrement d’un livre d’histoire dont je ne lassais pas et que ma mère me lisait presque tous les soirs pendant des années. Elle mettait en scène Elodie, une petite souris qui fabriquait des robes de mariée pour toutes les souris du village ! (rires). De « Elodie Ciseaux » à « Les Réparables », j’ai fait un peu de chemin mais le fil rouge qui m’anime n’a jamais dévié en fin de compte ! Ensuite, j’ai expérimenté par 2 fois l’entreprise. A 24 ans d’abord, quand j’ai lancé une marque de vêtement fabriqués en France. En 2010, le made in France n’était pas encore inscrit durablement dans les mentalités et mon modèle économique trop fragile pour performer… puis j’ai lancé un atelier de couture, juste avant les Réparables. Je faisais de la retouche mais aussi de la création sur-mesure, en parallèle d’une activité de formatrice. C’est avec cette structure que j’ai pu participer aux tournées Worn Wear de Patagonia, à Paris, comme couturière en 2016 et 2018.

L’impact, c’est à la mode (sans mauvais jeu de mot) … on assiste à un vrai déluge de startups à impact, au point qu’elles finissent par toutes se ressembler ! C’est quoi la force des Réparables ? 

B.B : Mettons les choses au point. Je suis absolument passionnée par mon métier de couturière. Au-delà même du projet à impact, je voulais trouver un moyen de valoriser un savoir-faire oublié. J’ai toujours trouvé dommage qu’on mette à la marge ce métier manuel. Apporter du digital dans un métier artisanal était un moyen de le rendre visible et désirable.  Les Réparables, c’est donc d’abord la passion du métier à laquelle s’est rapidement adossé l’impact positif qu’il pouvait avoir sur une industrie textile très polluante…

Je ne voulais pas entreprendre à tout prix mais bien entreprendre en faisant quelque chose qui ait du sens. Dès le début, l’ambition a été de se dire : faisons une entreprise ok, mais utilisons l'entrepreneuriat de manière à faire passer un message : pourquoi jeter quand on peut réparer ?  Avant même de créer le statut juridique, j’ai inscrit la démarche RSE et de gouvernance dans mon projet. J’ai travaillé durant 6 mois en amont, puis jusqu’à ce jour, avec un cabinet spécialisé pour y intégrer les valeurs et la responsabilité que défend aujourd’hui les Réparables.

L’engouement qu’on suscite, notamment auprès des médias, me dépasse un peu mais c’est bien qu’on touche à quelque chose de plus grand que nous ! C’est à ça que je me raccroche quand je fais face à des difficultés. Et je suis accompagnée par une équipe formidable sans qui rien ne serait possible. Notre projet a une personnalité forte tout simplement parce qu’il est sincère 

VFT : Merci Blandine.